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Marie-Jo Hostache sculpte la présence dans sa plus fine fragilité.
Ses figures de grès ou de bronze sont à la fois ancrées et prêtes à s’évanouir. Debout ou assises, elles s’imposent dans le silence, tendues vers un invisible qu’elles interrogent.
Ses huit couples de Vigilants gardent la faille — ce seuil incertain où la matière hésite à se dissoudre, vacille, se transforme.
Les Suppliantes, quant à elles, scrutent l’horizon : elles adressent leur supplique, attendent un signe, l’éclat d’un monde encore possible.
Dans leurs regards transparaît un mouvement intérieur, une oscillation constante entre chute et renaissance, entre l’ancrage terrestre et l’aspiration vers l’ailleurs.
Antigone figure tutélaire, incarne la fidélité, la révolte, l’insoumission.
Altière, triomphante, affranchie, elle devient la passeuse — celle qui franchit les limites, et nous entraîne à sa suite. Elle est celle qui veut, « dans le champ du malheur, planter une objection*.»

*Henry Bauchau, Journal d’Antigone (1989-1997), 29 janvier 1992, Actes Sud, Arles, 1999, p.138

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